Je trouve intéressant de situer dans le temps quelques jalons de l’évolution humaine en comptant en générations plutôt qu’en années.
En effet, c’est une façon de rattacher l’évolution de nos sociétés au processus biologique qu’est l’évolution d’une espèce au fil de son renouvellement.
Dans le cas de l’espèce humaine, l’évolution la plus flagrante concerne les croyances, les techniques et les organisations des sociétés.
Voici ce que cela donne (en comptant 25 ans par génération) :
– 20 000
(-500 000 ans)
Domestication du feu.
– 4 000
(-100 000 ans)
Premières sépultures (emblématique d’un certain niveau de questionnement vis à vis de la mort).
– 1 200
(-30 000 ans)
Art rupestre.
– 200
(- 5 000 ans : v. 3 000 av. J.C)
Apparition de l’écriture : usage pour l’administration, la justice et la transcription de récits cosmogoniques qui mêlent histoire et mythes.
C’est à cette période que se situe l’émergence des villes, cité-états voire empires. N’est-ce pas avec l’émergence de telles concentrations humaines qu’est apparu le phénomène de domination d’un grand nombre par une élite ?
– 100
(-2 500 ans : v.600 – 500 av. J.C)
Premiers écrits attribuables à des individus nommés. Les noms de ces auteurs apparaissent comme les premiers de l’histoire humaine qui ne désignent pas des personnalités de pouvoir !
Ces écrits s’inscrivent dans une démarche philosophique. Ils manifestent une volonté d’accéder à une compréhension du monde en combinant les facultés d’observation, d’intuition, de discernement et d’esprit critique.
Je trouve remarquable que durant cette période « surgissent » simultanément Thalès et Héraclite en Grèce, Siddhārtha Gautama (le Bouddha) en Inde, Lao Tseu (ou les philosophes qui se cachent derrière ce nom) en Chine.
Thalès est à ce jour le premier humain dont les traces témoignent d’une démarche scientifique.
Au fil des générations suivantes, philosophie et science sont indiscernables et se développent en Grèce, en Perse, en Inde, en Chine, en Europe. Elles se déclinent en plusieurs disciplines parmi lesquelles les mathématiques, l’astronomie, l’alchimie, la médecine.
-20 -15
(16ème – 17ème siècles)
Accélération de la compréhension et formalisation scientifiques en Europe (Copernic, Kepler, Galilée, Newton…).
Par ailleurs, Spinoza apparaît comme le premier auteur à avoir évoqué la non-conscience des motivations profondes qui déterminent un acte. (« […] les hommes sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. » L’Ethique, partie III, proposition 2). Certes, cette idée est déjà présente dans l’enseignement du Bouddha selon lequel les humains sont prisonniers de leurs désirs.
-4 -3
(1900-1950)
Découverte de la physique atomique et nucléaire, naissance de la théorie quantique .
Création de la psychanalyse (méthode de thérapie psychique par l’investigation des motivations inconscientes) et émergence des théories sur la construction de la personnalité.
-2
(depuis 1950)
Possibilités pour un grand nombre d’avoir accès à une vue d’ensemble :
– de notre planète (vols aériens transcontinentaux, vues depuis l’espace, documentaires…) et de sa place dans l’univers ;
– de l’évolution des espèces biologiques (évoquée dès la fin du 18ème et énoncée par Darwin en 1859) ;
– de l’évolution, au fil des générations, des sociétés humaines, des croyances et des techniques, des rapports de pouvoir.
En France, la psychologie (étude des phénomènes liés à la psyché) est reconnue comme une discipline universitaire depuis… 1980 (1 génération).
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màj 15/01/2012