Hurluberlutudes

Page créée le 21 juillet 2011, modifiée le 6 mai 2016.

«Un anathème commode : Certains voient partout des complots ; d’autres, des complotistes. L’accusation fait florès dans les médias, où elle vise souvent à disqualifier toute pensée critique.»

(Monde Diplomatique – Juin 2015 – dossier Complotisme dans lequel le Diplo contribue néanmoins à discréditer sans fondement des objections pourtant fort pertinentes).

«Étrange époque : depuis les années 70 et l’essor du journalisme d’investigation, il était légitime -sinon nécessaire- de remettre en question tout récit gouvernemental au sujet d’un évènement politique de grande ampleur. […] Mais depuis le 11 septembre 2001, l’exercice de l’esprit critique est désormais assimilé à une nouvelle pathologie : le conspirationnisme

(source)

William James comparait la vérité à un système de crédit… A propos de ce qui s’est passé le 11 septembre 2001, il y a la « VO » : le récit diffusé dans la foulée des événements et ré-affirmé par le rapport de la Commission 9/11 paru en 2004. Il y a aussi un certain nombre d’objections qui remettent radicalement et gravement en question ce récit.

Il me semble intéressant de comparer les deux discours qui s’opposent à l’aide des deux courtes vidéos suivantes :

Pour ma part, c’est en décembre 2002 que j’ai lu pour la première fois, dans The Economist, un article qui traitait des conspiracy theories. Pour moi c’était la découverte de l’expression « théorie du complot ». L’article discutait de cette manie qu’ont certaines personnes de ne pas croire les informations officielles concernant des événements majeurs tels que les attentats du 11 septembre 2001. Il exposait certaines de ces théories -évidemment les moins solides (mais je ne l’ai compris qu’a posteriori)- et présentait les ressorts psychologiques censés expliquer de telles attitudes.

A cette époque j’étais particulièrement admiratif et confiant envers les Etats-Unis et leur mission affichée de promotion de la liberté et de la démocratie. Concernant le 11-Septembre, j’avais complètement fait mienne l’histoire qui nous avait été racontée. Je me souviens avoir été très choqué lorsque, lors d’un dîner, un participant avait déclaré qu’on nous racontait des bobards.

Quand j’ai reçu, début 2006, un lien vers une vidéo remettant en question la version officielle, j’ai commencé par le mettre à la poubelle (électronique :-)). Je l’ai ressorti en second thought, pour deux motifs. D’une part ce message m’avait été envoyé par un copain qui ne manque pas d’esprit critique. D’autre part, en fervent partisan de la liberté d’expression et de l’esprit critique, je considère qu’il n’y a pas à avoir peur d’idées iconoclastes.  Si un argument ne tient pas debout, il ne peut résister longtemps à l’esprit critique. A vrai dire, j’étais aussi curieux de voir quelle bêtise on allait me servir et je pensais  rapidement démonter les arguments avancés par la vidéo.

Le fait est que j’ai été immédiatement interpellé par la pertinence des objections présentées. Ainsi, je ne savais même pas qu’un 3ème building s’était effondré à Wall Street ce funeste jour ! J’ai alors consulté le 9/11 Commission Report et le rapport du FEMA -facilement disponibles sur le web- et constaté les lacunes déroutantes. Ayant l’habitude de lire des articles du milieu universitaire américain (mécanique, physique des hautes énergies et plus récemment sciences cognitives) -exemplaires de rigueur- je n’en revenais pas que des aspects majeurs des événements soient à peine évoqués (Pour plus de précisions, voir cet article). De plus, j’étais surpris de ne pas trouver sur internet de contre-arguments convaincants permettant d’écarter les objections soulevées dans la vidéo.

Pourtant, je suis resté très discret quant à mes doutes naissants. C’est en septembre 2008 que les réactions des média aux objections m’ont fait comprendre que, outre un mensonge, il y avait une volonté de brouillage pour empêcher tout débat.

Alors qu’un bon nombre des objections s’appuient sur des données factuelles vérifiables et quantifiables, les réponses consistent avant tout à discréditer d’office toute voix dissidente, en particulier en publiant des articles sur les ressorts psychologiques des théories du complot. Plus troublant encore, j’ai assisté en direct à la fermeture d’une page de commentaires d’internautes sur le site de l’Express sous prétexte qu’elle était devenue une « tribune pour les conspirationnistes » !

C’est à cette période que j’ai découvert l’association américaine Architects and Engineers for 9/11 Truth (www.ae911truth.org). En tant qu’ingénieur Arts et Métiers (ENSAM), j’ai apprécié la démarche documentée et rigoureuse qu’elle met en oeuvre. Cette « rencontre » m’a permis d’approfondir ma connaissance du sujet et m’a incité à prendre une part plus active à la diffusion des informations dissidentes.

(L’analyse d’AE911 est présentée très clairement dans le rapport Beyond Misinformation publié en 2015 et disponible ici en pdf. Sans rentrer ici dans l’analyse technique, je précise néanmoins que j’ai pris le temps de lire les arguments censés invalider cette analyse, en particulier ceux présentés dans l’article de Popular mechanics ou le site web de Jérôme Quirant).

Les conclusions, largement étayées, sont claires : les TROIS buildings du World Trade Center (les 2 tours jumelles mais aussi le WTC 7, qui n’a pas été frappé par un avion) se sont effondrés sous l’effet d’explosifs ou autres dispositifs capables de libérer beaucoup d’énergie en un instant choisi. Une telle opération a nécessité une préparation des bâtiments et donc un accès sans restriction à ces lieux et une logistique complexe.

En combinant cette conclusion avec les nombreux autres points très troublants concernant ce jour (Pentagone, Shankville, non interception des avions, vitesses des avions, délits d’initiés en bourse, identités des diverses victimes,…), il découle le constat suivant : aucune enquête digne de ce nom n’a été menée pour identifier les noms et responsabilités des personnes impliquées dans ce crime majeur qui a causé la mort de 3000 individus (sans parler des nombreux pompiers décédés les années suivantes des suites de leur intervention), provoqué un traumatisme planétaire et servi de prétexte à deux guerres et un ensemble de dispositifs sécuritaires qui restreignent les libertés individuelles.

Un documentaire très sobre – ton posé, pas de musique- propose un compte-rendu de l’évolution de la couverture médiatique et du mouvement 9/11 Truth au fil de la décennie suivant les événements :  Epouvantails, autruches et perroquets : 10 ans de journalisme sur le 11 septembre 2001 (2011 – 1h40′).

La documentation en français sur les multiples aspects de ce sujet complexe est disponible sur le site www.reopen911.info .

Le documentaire Le Nouveau Pearl-Harbor propose un récapitulatif détaillé des divers points problématiques. En particulier, il reprend les arguments des principaux « debunkers » (Popular Mechanics, Jérôme Quirant…) et montre en quoi ils sont très insatisfaisants dès lors qu’on connaît le sujet. (septembre 2013, en français, 3 parties de 2 heures).

Il me paraît important de souligner que, dans un rapport de septembre 2000 intitulé Rebuilding America’s Defenses, les membres du club Project for the New American Century stipulent noir sur blanc qu’ « un événement catastrophique et catalyseur – comme un nouveau Pearl Harbour » serait utile pour relancer l’effort d’armement nécessaire, selon eux, à préserver la domination mondiale des Etats-Unis (1). Ce discours prouve qu’un tel événement était pour le moins souhaité par les signataires. Quels étaient les membres influents (Jusque 2006, ils figuraient sur la page d’accueil du site du PNAC) ?  Donald Rumsfeld, Dick Cheney, Paul Wolfowitz, Richard Perle…

Pour comprendre ces événements dans une perspective historique et géopolitique plus vaste, j’ai trouvé très éclairants les livres et documentaires suivants :

  • Oil, smoke & mirrors (2006 – 50′ – sous-titré en français)

  • The Grand Chessboard, (1997), de Zbigniew Brzezinski (une des figures les plus influentes de la politique étrangère des USA depuis quatre décennies).

  • A People’s History of the USA, (2003), de Howard Zinn (historien étatsunien « non-aligné »).

Il est également instructif de s’intéresser aux développement des techniques de manipulation des masses à partir des années 1920, en particulier sous la houlette d’Edward Bernays. Neveu de S. Freud, celui-ci est à l’origine du concept de public relations, terme qu’il a créé pour désigner les opérations visant à susciter le consentement du public.

Enfin, pour passer un bon moment et se faire croire que toutes ces histoires d’oligarchies militaro-politico-mediatico-financières ne sont que des intrigues de romans, on peut voir ou revoir :

  • Network, de Sydney Lumet (1976) ;
  • I… comme Icare (1979)  et  Mille milliards de dollars (1982), d’Henri Verneuil.

(1) Rebuilding America’s Defenses – page 51, dans le chapitre Creating tomorrow’s dominant force : « Further, the process of transformation, even if it brings revolutionary change, is likely to be a long one, absent some catastrophic and catalyzing event – like a new Pearl Harbor. »