Celles et ceux qui me connaissaient en 2008 le savent : c’est pendant l’automne de cette année-là que j’ai eu un premier éclairage révélateur et troublant sur le mécanisme de base du système monétaire qui a été développé dans le monde occidental au fil des dernières décennies (1).
Il m’a fallut quelques mois pour vérifier, comprendre et intégrer ces informations quelques peu déstabilisantes. Après quoi j’ai proposé, en février 2010, une petite synthèse : Le B-A-ba de la création monétaire.
Plus récemment, j’ai découvert l’excellent documentaire The Money Fix. Pédagogique et sobre (c’est à dire dénué d’effets sonores ou visuels qui tendent à biaiser le message par les émotions), il expose le fonctionnement du système actuel et les aberrations qui lui sont inhérentes. De plus, il propose une réflexion instructive sur les fondements biologiques et psychologiques de tout système économique, sur la dualité/complémentarité entre compétition et coopération, ainsi que sur les expériences en cours et les pistes d’exploration pour développer des systèmes plus sains.
Cependant, un aspect du mécanisme actuel continuait de m’intriguer. Il est clair qu’une augmentation inconsidérée de la masse monétaire entraîne nécessairement de l’inflation -actuellement flagrante dans l’immobilier. Or l’inflation érode le poids d’une dette. En effet, si le montant des remboursements d’une dette n’est pas indexé sur l’inflation, alors le créancier récupère moins, en valeur réelle, que ce qu’il avait anticipé.
Mais alors, pour les banques -et leur propriétaires- qui bénéficient du privilège exorbitant d’émettre de la monnaie qui ne correspond pas à une richesse effective, quel est l’intérêt de grossir la masse monétaire et donc d’éroder leurs créances ?
Ma réponse, finalement assez simple : le fait que la valeur de la monnaie s’érode n’empêche pas que la répartition des richesses se creuse à chaque fois que de la monnaie supplémentaire est remise sur le « tapis de jeu ». A chaque fois, un peu plus de quidam sont dépossédés au profit de quelques bénéficiaires et, même si les biens détenus perdent en valeur monétaire, l’écart relatif des richesses -et donc du pouvoir- s’agrandit.
(1) C’est le « redoutable » essai vidéo Zeitgeist Addendum -diffusé gratuitement en ligne- qui m’a ouvert cette porte à laquelle mes neurones s’étaient plusieurs fois cognés auparavant.