De la perception du monde

Tel que je conçois les choses, la perception comprend :

☯ la perception de phénomènes physiques : perception du monde qui nous entoure (goût, toucher, odorat, ouïe, vue), mais aussi de notre corps (kinesthésie, c’est-à-dire sens du mouvement, ainsi que l’état homéostatique -se sentir fébrile, avoir chaud- et les émotions qui sont des modifications du corps en réponse à certains événements) ;

☯ la perception de phénomènes purement psychiques : conscience de soi, ressentis de nos émotions, sentiments, pensées, idées, souvenirs, raisonnements, fantasmes, rêves, hallucinations, conscience de prendre conscience…

☯ la perception extra-sensorielle, dont je n’ai pas d’expérience personnelle mais à propos de laquelle il existe un vaste corpus de témoignages qui semblent être recoupés avec des observations classiques. On distingue la clairvoyance, la précognition et la télépathie.

Quelque soit le type de perception, il s’agit toujours d’un phénomène psychique, la psyché désignant justement le monde du ressenti et des idées. Loin d’être l’image fidèle d’une réalité existante, toute perception du monde est une représentation subjective de l’existant. Nos « lunettes » sont nos sens et ceux-ci sont loin d’être neutres. Outre leurs limites « techniques », nos lunettes sont teintées par les conceptions déjà en place qui cadrent le champ réceptif ainsi que les sentiments et fantasmes qui biaisent le regard.

Certains des sentiments sont particulièrement toxiques tant ils donnent au vécu une teinte sombre. En particulier, les sentiments sociaux liés à l’estime de soi et au regard des autres -orgueil, honte, culpabilité- confèrent une importante tonalité ou couleur au vécu.

Le biais le plus radical de la perception est le déni, l’occultation inconsciente de pan entier de l’existant. Plus subtilement, toutes sortes de fantasmes peuvent se mêler à la perception. Le courant philosophique « idéaliste » avait même pris le parti de ne pas se fier à l’expérience : avec cette approche, tous les raisonnements sont basés sur des prémisses qui relèvent du fantasme pur !!

Pour ma part, j’aime bien l’expression « je fais comme je le sens » qui est une façon de reconnaître que je prends une décision ou j’adopte un comportement en m’appuyant sur ma perception de l’existant et non pas sur une réalité « objective ».